samedi 18 décembre 2010

Arbres de Noël pour les petites oreilles...

Les affiches made in Frédéric Gérenton ... infographiste


(merci à lui!)

Ce matin, quand je me suis réveillée... BBBRRRRR!!!!
J'ai regardé dans ma cheminée... pas de feu!


(…) J'ai regardé dans ma besace... pfffffff... Vide!

(…) C'est à qui ce beau tas de bois? C'est pas à moi!!

(…)

C'était une toute petite souris... oui oui!!


(…)
Alors pour ne pas être emportée,
la souris s'est cramponnée à une moustache...
puis à deux moustaches...

(…)
Elle était à l'aise la sorcière
dans sa petite maison au fond des bois
avec de la mousse sur le toit!!!

Merci au Centre Jean Chanton de Roquebillière 
(Vallée de la Vésubie 06) 
et aux Ecoles Maternelle et Elémentaire de Tende 
(Vallée de la Roya 06) 
de m'avoir si bien reçue...

Au plaisir de prochaines rencontres...

dimanche 5 décembre 2010

Un livre, ça sert à quoi?

Un album jeunesse que j'ai particulièrement apprécié, plein d'humour et plein de références à nos lectures enfantines et adolescentes.. un petit clin d'oeil à la mémoire collective... 



Editions: Alice Jeunesse
Collection: Histoires comme ça

vendredi 12 novembre 2010

Bruno Bettelheim. La Psychanalyse des Contes de Fées...


Portrait de Bruno Bettelheim
(Source Psychonet.fr)

Pendant la guerre, Bruno Bettelheim connut l'expérience des camps de concentration durant environ un an, ayant été déporté aux camps de Dachau puis vers celui de Buchenwald. Cette expérience le marqua profondément et, fort de ses acquis théoriques, il tira de ce traumatisme une étude psychologique intitulée : "Comportement individuel et comportement de masse en situations extrêmes". Ce texte fut d'un tel intérêt que le général Eisenhower fit lire cette étude à tous les officiers de son armée pour les sensibiliser à ces questions.


Il émigre aux Etats-Unis en 1939, alors que la guerre éclate en Europe. Il arrive à Chicago où il va enseigner la Psychiatrie et la Psychologie dans le milieu universitaire. C'est alors qu'il va être amené à diriger à partir de 1944 un des instituts de l'Université de Chicago : l'Institut Sonia Shankman. Plus tard, cet institut deviendra la célèbre Ecole orthogénique de Chicago, centre d'accueil pour enfants autistes ou atteints d'autres troubles graves de la personnalité. Bettelheim y développe un accueil chaleureux des enfants, invitant ses équipes soignantes à leur proposer une entière disponibilité, une relation thérapeutique emprunte d'affection autour d'un réel désir de donner à ces enfants la possibilité de se remettre en contact avec le monde.
Cet accueil va durer pendant près d'une trentaine d'années, et tout au long de cette expérience, Bettelheim rédigera de nombreux ouvrages, visant principalement à mieux faire connaître le monde de l'autisme. 

Puis, il quitte Chicago pour aller s'installer sur la côte ouest des Etats-Unis et se consacre à l'étude des rapports mère-enfant. Il rédige son célèbre ouvrage sur La Psychanalyse des contes de fées, y expliquant comment, à travers des contes racontés de générations en générations, les enfants peuvent trouver un espace d'apprentissage de leurs conflits psychiques et de leurs issues.

Vers la fin de sa vie, Bruno Bettelheim réalisa une série d'émissions télévisées, visant à informer et sensibiliser le public aux différentes problématiques qu'il a pu étudier tout au long de sa vie : autisme, enfants des Kibboutz, les contes de fées et surtout, l'accueil et la prise en charge des enfants en détresse psychique. Ces émissions ont ainsi largement contribué à mieux faire connaître l'oeuvre et les idées de ce thérapeute au grand coeur, qui décédera en 1990.
Extrait:

Le Petit Chaperon rouge de Perrault perd beaucoup de son charme parce qu'il est trop évident que le loup du conte n'est pas un animal carnassier, mais une métaphore qui ne laisse pas grand-chose à l'imagination de l'auditeur.

Cet excès de simplification, joint à une moralité exprimée sans ambages, fait de cette histoire, qui aurait pu être un véritable conte de fées, un conte de mise en garde qui énonce absolument tout. L'imagination de l'auditeur ne peut donc pas s'employer à lui trouver un sens personnel. Prisonnier d'une interprétation rationnelle du dessein de l'histoire, Perrault s'évertue à s'exprimer de la façon la plus explicite. Par exemple, quand le petit Chaperon rouge se déshabille et rejoint le loup dans le lit, et que le loup lui dit que ses grands bras sont faits pour mieux l'embrasser, rien n'est laissé à l'imagination. Comme la fillette, en réponse à cette tentative de séduction directe et évidente, n'esquisse pas le moindre mouvement de fuite ou de résistance, on peut croire qu'elle est idiote ou qu'elle désire être séduite. Dans les deux cas, elle n'est certainement pas un personnage auquel on aurait envie de s'identifier. De tels détails, au lieu de présenter l'héroïne telle qu'elle est (une petite fille naïve, séduisante, qui est incitée à négliger les avertissements de sa mère et qui s'amuse innocemment, en toute bonne foi), lui donnent toute l'apparence d'une femme déchue.

On supprime toute la valeur du conte de fées si on précise à l'enfant le sens qu'il doit avoir pour lui. Perrault fait pire que cela : il assène ses arguments. Le bon conte de fées a plusieurs niveaux de signification. Seul l'enfant peut découvrir la signification qui peut lui apporter quelque chose sur le moment. Plus tard, en grandissant, il découvre d'autres aspects des contes qu'il connaît bien et en tire la conviction que sa faculté de comprendre a mûri, puisque les mêmes contes prennent plus de sens pour lui. Cela ne peut se produire que si on n'a pas dit à l'enfant, de façon didactique, ce que l'histoire est censée signifier. En découvrant lui-même le sens caché des contes, l'enfant crée quelque chose, au lieu de subir une influence.



Extrait de Psychanalyse des Contes de fées. Robert Laffont, 1976.

mercredi 10 novembre 2010

GREIMAS ou le schéma narratif canonique...

Le schéma narratif canonique (SNC) permet d’organiser les éléments d’une action dans une structure dotée de cinq composantes. 


(1) La composante de l’action se décompose elle-même en deux composantes, 


soit (2) la compétence, dont relèvent les conditions nécessaires à l’accomplissement de l’action : vouloir-faire, devoir-faire, savoir-faire, pouvoir-faire, 


et (3) la performance, réalisation effective de l’action rendue possible par l’acquisition de la compétence. 


(4) La manipulation est, quant à elle, la composante spécifique au vouloir-faire et au devoir-faire


Enfin, (5) la sanction est relative à l’évaluation de la réalité de la réalisation de l’action et à la rétribution appropriée (récompense ou punition) que s’est attiré le sujet de l’action. 


Voici un exemple d’action sous-tendue par le SNC : 


le Roi demande (manipulation : devoir-faire) au Prince 


de sauver la Princesse (action)


Le Prince s’entraîne au combat (compétence : savoir-faire et pouvoir-faire) 


puis délivre la Princesse (performance)


Le Roi lui donne (sanction : rétribution positive (récompense)) alors la moitié de son royaume et une douce moitié.






Sources: http://www.signosemio.com/greimas/schemanarratif.asp

Le système de Propp...

Contrairement aux tendances de l’époque, Propp ne cherche ni à révéler la dimension sociale des textes ni à classer les contes en grandes catégories. Sans faire véritablement œuvre de théoricien, il soutient une idée à la fois simple et audacieuse : au-delà de leur diversité apparente, tous les contes seraient issus d’un même canevas. Il s’agit alors de dégager l’organisation interne des formes narratives, la structure même du récit. 

Le folkloriste russe Vladimir Propp (1895-1970) 
inaugure l'analyse structurale du conte dans
"Morphologie du conte" publié en 1928 (Seuil, 1970). 
Estimant que toute étude génétique et sémantique du conte 
nécessite préalablement son étude morphologique, 
il a étudié les contes merveilleux traditionnels, 
dans lesquels il voit le jeu de "variables" 
(les noms et les attributs des personnages) 
et de "constantes" (les fonctions qu'ils accomplissent). 


Au terme de son analyse, 
Propp conclut que le conte merveilleux obéit 
à une structure unique : 
il établit une liste de trente et une "fonctions" 
qui s'enchaînent dans un ordre identique, 
même si elles ne sont pas toutes présentes dans chaque conte. 
Organisées en deux séquences
à partir d'un manque ou d'un méfait initial jusqu'à sa réparation finale, 
ces fonctions constituent le schéma du conte merveilleux russe, 
et probablement, pensait-il, du conte merveilleux en général. 

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi. IV. Travail de verbalisation dans l'accompagnement en développement personnel (suite et fin)

2. Entendre les différentes versions de l’histoire commune

Cependant, dans une histoire de vie comme dans un conte, on est jamais seul. Nous partageons notre histoire avec d'autres personnes comme le héros du conte partage le conte avec d'autres personnages. Or chaque protagoniste, personne ou personnage, vit l'histoire à sa façon. Si on demandait au loup du Petit Chaperon Rouge de raconter cette histoire, il en donnerait une version bien différente à coup sûr de celle que nous connaissons tous. Et pourtant, son histoire ne serait pas moins vraie, moins juste pour autant. Elle mériterait donc d'être dite et entendue. Il en va de même dans une famille, dans un conflit. Chaque version est bonne puisque vécue comme étant légitime par son auteur. Le masque du personnage aide encore une fois chacun à écouter plus sereinement la version de l'autre, puisque c'est l'histoire d'une personnage qu'il écoute...


                         3. Rejouer l’histoire pour la rendre acceptable



Par bonheur ou par malheur, nous ne vivons pas dans un conte de fées. Quand le récit est terminé, les masques tombent et la personne reparaît sous le personnage. Il reste alors à faire un raccord soigneux entre le récit et la réalité. A trouver ce qui dans le récit pourrait servir à améliorer la réalité. A travailler ensemble sur la notion d'amélioration de soi par l'écoute de l'autre, comme le héros tente de s'améliorer tout au long de sa quête... en rejouant l'histoire ou en la poursuivant après l'avoir enrichie de cette écoute, elle devient souvent plus supportable, plus choisie car passée par la lessiveuse de la symbolique insondable des contes et séchée lentement par la brise de la prise de conscience née de la parole libre et partagée.

lundi 1 novembre 2010

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi. IV. Travail de verbalisation dans l'accompagnement en développement personnel

V: Se raconter soi, le dire à l’autre
  1. Partager la parole intime avec les protagonistes de son histoire personnelle
Dans le cadre de thérapies familiales ou de résolutions de conflits, la parole a souvent du mal à être libérée. Les tentions, les craintes, les relations de pouvoir et de soumission installée depuis longtemps, enkystées, empêche la circulation de cette parole libre.
Le prisme du conte et de ses personnages joue alors un rôle essentiel de masque sous lequel tout va enfin pouvoir être possible. Etant un personnage fictif, je peux enfin dire ma réalité. Ce masque invisible et pourtant si présent me permet de mettre en mots en dehors de moi une histoire trop lourde à raconter si je devais parler de moi. Revient la question essentielle de Maria Letizia Cravetto: que dis-tu de toi même en croyant parler de l'autre? C'est en effet en parlant par la bouche et les mots de mon personnage que je me raconte, m'embellis, change mon décors mais reviens à l'essentiel de ma situation.
De même, l'autre, celui qui écoute et se prend au jeu du personnage, oublie peu à peu ses protections agressives, ses mécanismes de défenses. On ne peut rien lui reprocher puisqu'on parle d'un roi, le roi, ce n'est pas lui bien sûr. C'est ainsi que les choses se disent sous couvert de schémas narratifs, de constructions logiques de personnages, de psychologies des relations entre personnages ou entre personnes...

samedi 30 octobre 2010

Piccolo Festival en Off... et In...

Ou l'intimité d'un festival pour les petites oreilles...



Off...





In...
"La vie, quelle histoire!"


"Contes du bout des doigts"

jeudi 28 octobre 2010

15° Festival de la Parole et du Livre à Saint Laurent du Var (06)

Samedi 3 Novembre 18H00 

Théâtre Georges Brassens



Isabelle Pozzi

Mirandava ANDRIAMANISA
Yves-Romain MBAH MBOUNI
(et leurs djembés et autres surprises sonores)
Compagnie AlcantaraEva ARACIL
Anne-Laure DEMESMAY
Alain GRINDA
Yvan HEMMER
Francette ORSONI



Seront réunis sur scène pour un spectacle de contes jeunesse unique 
autour du thème de l'écologie


Isabelle Pozzi racontera: 




Action Culturelle Municipale:
04 92 12 42 92

La scène du Théâtre Georges Brassens juste avant le spectacle d'ouverture du 03 Novembre

Ecole maternelle Castillon le 04 Novembre

Ecole maternelle de Montaleigne le 05 Novembre

Ecole maternelle du Ravet le 05 Novembre


mardi 26 octobre 2010

Moments de vie...

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi. IV. Travail de verbalisation dans l'accompagnement en développement personnel

3. Soigner le personnage blessé en soi
Reprendre possession de son personnage, redevenir acteur de sa vie


Aller à la rencontre de son propre personnage devient alors un besoin évident. Devrais-je dire d'ailleurs: aller à la rencontre de "ses" propres personnages car étant en constante évolution d'une part et jouant plusieurs rôles au cours d'une journée d'autre part, notre personnage a plusieurs facettes. Savoir les identifier, à travers l'iconographie traditionnelle des contes par exemple nous permet dans un premier temps de mieux nous connaître et nous reconnaître en tant qu'individu complexe et unique. Dans un second temps, ce travail de connaissance nous permet un questionnement tout simple dans les situations problèmes: lequel de mes personnages est touché par l'insulte reçue? Au moment où la déprime s'abat sur moi... quel personnage en moi rend-elle malade? Quand mon impatience me fait sortir de mes gonds, lequel de mes personnages n'ai-je pas su satisfaire? Et si la réponse vient naturellement s'imposer à moi, je saurais alors quelle partie de moi envelopper d'attention pour améliorer ma situation, mon être au monde. Ma capacité de décision s'en trouve immédiatement accrue et je subis de moins en moins les événements ou les volontés extérieures pour me positionner avec bienveillance et tranquillité comme un être autonome et responsable.


mardi 19 octobre 2010

L'histoire de Freidrich le Hérisson...

En l'honneur de notre invité de l'hiver: NIGLO... 
ou Un Conte de Fée qui m'est vraiment arrivé...


Ce soir là en rentrant à la maison, une petite chose toute molle et toute froide dormait dans la rigole. Je l'ai poussée du pied... ça bougeait encore... je me suis baissée, j'ai pris la petite chose dans ma main... c'était un bébé hérisson... presque à bout de forces, grand comme la moitié de ma main... il ne s'est même pas mis en boule... ses piquants ne piquaient pas encore... ni une ni deux, un moment plus tard il était chez moi tout emmitouflé dans un gros pull bien chaud...
- Allo "Le Sanctuaire"... comment devient-on une bonne maman hérisson en une soirée s'il vous plait?
Et notre histoire a commencé!


Niglo: 140g (Début Octobre)




Merci à Danny 

du Sanctuaire des Hérissons 
pour ses précieux conseils
et sa gentillesse, 
et merci pour son site 
très bien fait et complet... 

dans lequel j'ai emprunté
l'histoire de Freidrich que voici 
(cliquez sur le lien ci-dessous)
Des nouvelles de Niglo... un mois plus tard...
270g, des piquants qui piquent et toujours aussi sympa...

Contes savoureux...

 

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi. IV. Travail de verbalisation dans l'accompagnement en développement personnel

IV: Travail de verbalisation écrite ou orale, individuel ou collectif
1. Mettre des mots sur les maux
Quel que soit le conte qu’on dit, on ne raconte jamais que sa propre histoire, réelle ou fantasmée. Puisque chaque conteur s’approprie à l’écrit ou à l’oral chaque conte et ceci à chaque fois qu’il le conte ou l’écrit, puisque chaque conte évolue au fil du temps et des expériences avec les conteurs qui le disent. Le lien entre le conte et son conteur est un lien profondément intime, le conteur ne fait que raconter inlassablement son monde intérieur en évolution.
Donc, quand je conte, je me raconte à mots plus ou moins couverts. Je mets des mots sur mes joies et sur mes maux. Je dis mon intime sans me mettre directement à nu. Le médiateur du conte, comme celui du personnage en théâtre, me permet de trouver les mots simples et efficaces parlant aux émotions, que pour moi-même je n’aurais pas trouvés.


2. Regarder ses maux en face
Les mots que l’on dit parlent donc de nous et souvent hors de notre monde directement conscient. Ils peuvent nous surprendre et nous révéler, par notre voix même, des vérités enfouies ou enfuies sur nous. Toutefois, répondre à la question de Maria Letizia Cravetto: «De qui parles-tu en croyant parler de l’autre», n’est pas chose aisée. Répondre avec sincérité et clairvoyance à cette question nécessite outre un courage certain, une introspection accompagnée. Cela équivaut à faire face à ses monstres enfantins, à ses terreurs nocturnes, à ses vieux démons.

lundi 11 octobre 2010

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi (III.2 et3).

2. L’oursin
Le modèle de la famille «oursin» est très rependu dans les contes traditionnels. La famille est souvent le lieu du danger, celui qui couve en sourdine, souvent sous les sourires et les bonnes manières, parfois à visage découvert. La Reine, marâtre de Blanche Neige lance un chasseur à ses trousses avant de se charger elle-même de l’empoisonner, le père de Peau d’Âne tente de transgresser l’interdit de l’inceste, poussant malgré lui sa fille à fuir le foyer, la belle mère et les sœurs de Cendrillon la maltraitent à longueur de journée, les parents et la fratrie du Vilain Petit Canard l’insultent et le rejettent… Or chacun de ces héros, va trouver en soi les ressources nécessaires, rencontrer le bon guide, forcer son destin et transformer une situation inacceptable en une vie choisie et consentie au-delà de ses espérances.


3. L’abandon
Enfin, un classique, presque un mythe dans les schémas familiaux décrits dans les contes: l’abandon. La plupart des contes de fées commencent par la séparation, qui revêt mille facettes se combinant entre elles. Elle est représentée par la mort d’un parent (celle de la mère de Cendrillon, du père de Blanche-Neige) ou, plus fréquemment, par le départ de l’enfant, soit parce que celui-ci est abandonné par ses parents ou par un tiers (Le Petit Poucet, Hänsel et Gretel, Blanche-Neige), soit parce qu’il fuit une situation impossible (Peau-d’Âne). Il arrive également qu’il parte à la découverte du monde, à la recherche d’un bien précieux (Les Trois Plumes, Grimm), d’un sentiment inconnu, comme celui de la peur (Histoire d’un qui s’en alla pour apprendre le tremblement, Grimm), ou d’une personne (Le fidèle Jean, Grimm). Quelle que soit sa nature, la séparation équivaut, selon Bettelheim, à la "nécessité de devenir soi-même", tandis que Marie-Louise von Franz voit dans le voyage l’image d’une "descente dans l’inconscient".
Quoi qu’il en soit, celui qui s’identifie au héros abandonné, découvrira la plupart du temps avec étonnement et soulagement, que même dans ce genre de situations extrêmes, des possibilités de construction de soi, de réparation, sont envisageables.