lundi 27 septembre 2010

Odeurs d'automne...





Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi (II.2 et II.3)

2. Les personnages secondaires
Mais un héros ne suffit pas à faire un conte. Autour de lui vit une multitude de personnages secondaires. Ce n’est pas parce qu’ils sont secondaires qu’ils ont moins d’importance que le héros. Bien au contraire. Ces personnages de l’ombre, plus discrets, moins grandioses, souvent timides et effacés qui sont éclipsés par l’éclat du héros, sont pour la plupart, indispensables au déroulement du récit. Adjuvants ou ennemis, sans eux, pas d’histoire! Nous venons de citer Sam, fidèle compagnon de Frodon, la Fée Clochette ou le Criquet de Pinocchio, la Reine de Blanche Neige, la mère cygne qui recueille Le Vilain Petit Canard, tous ces personnages, bien que secondaires, ont une importance capitale dans le récit. C’est par leur présence même que le héros peut exister.


3. Les personnages fantastiques
Aux côtés de ces héros humains, figurent en bonne position des héros non humains: les personnages fantastiques. Dragons, elfes, farfadets, gorgones, cerbères, fées et sorcières aux pouvoirs surhumains, à la force sans borne, que rien ne semble pouvoir arrêter. Ils sont l’image de l’invulnérabilité qui nous échappe à nous, pauvres mortels. Ils sont la personnification de nos fantasmes de toute puissance dont nous gardons des traces prégnantes bien au-delà de l’enfance et après laquelle nous courrons tous à travers nos vies professionnelles, nos acquisitions, nos constructions affectives et familiales…

lundi 20 septembre 2010

Le Piccolo Festival arrive!

29,30 et 31 Octobre 2010 à Antibes
(Cliquez sur les programmes pour les agrandir)










Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi (II.1)

II. Rencontre avec les personnages du conte et phénomène d’identification
1. Les Héros et les anti-héros
Point de conte sans héros! Mais à chaque conte une sorte de héros différent. En effet si nous regardons de plus près les contes, nous voyons très clairement différentes catégories de héros. Tout d’abord, nous pensons aux héros glorieux, courageux voire intrépides: les guerriers, les conquérants, ceux dont le destin est depuis leur naissance, de devenir héros. Mais très vite nous vient en mémoire Le Petit Poucet, petit, comme son nom l’indique, malingre et qui plus est, le cadet d’une fratrie de sept garçons. Celui là n’a pas l’étoffe des héros! Et pourtant… si ce n’est par la force c’est bien par la ruse et le courage que ce petit bonhomme sur qui personne ne compte, parvient à sauver ses frères et à accomplir un destin hors du commun. Qu’en est-il alors de la très belle et douce Belle au Bois Dormant? Héroïne? bien sûr! Mais une héroïne passive, instrument des fées, objet de convoitises, catalyseur de rancœurs et de passions. Seule sa pureté et son innocence la préservent de l'abîme et lui valent l’amour du prince charmant.
Parmi les héros, nous pouvons aussi citer Frodon, héros du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Voilà un héros bien singulier qui semble terrifié par sa mission du début à la fin des trois tomes de cette épopée, qui est la proie permanente de la tentation et qui sans ses adjuvants et en particulier son fidèle ami Sam, n’arriverait probablement pas à accomplir son destin. Il est la figure du contre-héros qui ne pourrait rien sans l’aide des autres mais sans qui rien ne pourrait se dérouler vraiment.
Pensons aussi à des héros bien moins sympathiques tels que le terrible Barbe Bleue! Homme puissant et redoutable au physique repoussant. Sa grande œuvre est d’avoir tué ses sept femmes et en avoir conservé les corps sanglants dans un réduit. Voulant tuer la dernière, il meurt à son tour sous les épées de ses beaux frères chevaliers. Il est pourtant bien un héros… ou du moins, un anti-héros ou héros négatif.


mardi 14 septembre 2010

Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi (I.3)

3. La parole qui éduque
Si le conte est une parole populaire accessible à tous, il est empreint des croyances et symboles hérités des coutumes campagnardes d’une part et d’autre part des rites religieux et païens des différentes régions d’origine des récits. Il est donc ancré dans l’inconscient collectif et utilise les ficelles de l’imprégnation culturelle afin d’instruire les populations. C’est ainsi que la peur du loup est insufflée aux jeunes filles, que les garçons apprennent que la force physique est souvent supplantée par la débrouillardise des plus faibles, que les fratries comprennent que la solidarité familiale préserve de bien des périls, que parents et enfants son mis en garde contre l’inceste… Tous ces messages induits aux jeunes et moins jeunes esprits par le biais d’histoires distrayantes et captivantes, sont encore aujourd’hui le ciment d’une culture commune à laquelle, consciemment ou non, nous nous référons en permanence au moins autant que nous nous référons, croyants ou non, aux textes religieux fondateurs. Les contes nous enseignent les différents rôles à tenir selon que l’on soit femme ou homme, comment on se doit d’agir avec ses parents, comment on éduque correctement ses enfants… Ils posent les bases de la société toute entière. On trouve d’ailleurs selon les différentes versions de chaque conte populaire, une évolution très nette du récit à travers les époques, correspondant aux métamorphoses sociales observées.

dimanche 12 septembre 2010

Souvenir de mes amies de Triora... (Village des Sorcières!)



Forum Contes sous le figuier...





Ce matin là, il s'est réveillé avec, dans chacune de ses branches, une drôle de sensation: des fourmis rouges semblaient courir dans tous les sens tout au long de son écorce et le piquer de toutes parts!
Il a étiré ses longs bras de bois, a fait grincer ses vastes racines solidement ancrées au sol, a fait éclater quelques pierres qui se trouvaient sur leur passage...et il a compris!

La musique de la veille au soir lui avait déjà mis la puce à l'oreille... mais... comme il n'était plus habitué aux longues palabres sous ses branches, aux chuchotis et aux murmures des histoires dites et des mots entendus... il n'y a pas prêté attention... ses oreilles de bois sont restées distraites... mais en voyant, sur ses belles branches en s'éveillant, toutes ces feuilles qui avaient poussé, qui s'étendaient comme de larges mains protectrices vers la terre et qui se tournaient comme des conques prêtes à recevoir le soleil et la pluie tiède vers le ciel... il a su: C'était bien ce matin là, le premier matin d'été!

Alors il a secoué son vieux tronc, s'est épousseté les plus hautes branches et tout en bombant son torse végétal, il s'est mis à faire chanter ses feuilles toute neuves dans le vent léger de cette fin Juin. Depuis, le temps est passé, les histoires se sont racontées... l'automne arrive doucement avec ses doux frissons au dos...

On dit que celui qui entendra son chant, sera irrésistiblement attiré par son ombre. Et on dit aussi qu'une fois installé sous son ombre, les histoires sortiront immanquablement de sa bouche et que ces histoires attireront d'autres histoires sorties d'autres bouches... et que les histoires ne cesseront d'être dites et entendues qu'à la fin de toutes les fins, quand l'humanité disparaîtra...

Alors, soyez présents au rendez-vous des histoires, à l'ombre du Grand Figuier... je vous y attends déjà!


Publications...


Extrait de l'entretien avec Isabelle POZZI : 


Conter est-ce explorer les sentiments, les émotions, retrouver un peu plus d’humanité ?

Résolument, oui ! Le récit est bien peu de chose sans le sentiment qui le porte. Ce sentiment existe bien sûr à l'écrit, c'est la traduction de la sensibilité de l'auteur. Le travail du conteur, devant un texte écrit, est de s'approprier l'essence du propos, trouver son propre message à travers ce récit particulier. Les niveaux de lectures et les interprétations peuvent être infinis. Chacun y met ce qu'il est. C'est ce paramètre d'humanité qui fait que mes contes sont les miens quand bien même ils seraient contés par des centaines d'autres conteurs... ils ne le seraient jamais à ma façon. C'est un aspect de l'infini richesse du conte: il est malléable au point que chacun peut se l'approprier sans jamais le trahir. Le travail du conteur est un travail d'introspection. Ce n'est pas pour rien que le conte devient un outil de plus en plus courant en psychologie. Il nous interroge sur ce que nous sommes vraiment, ce que nous désirons profondément, il questionne nos valeurs, notre ego... 



Extrait de l'entretien avec Michel HINDENOCH : 

Vous voici conteur aujourd’hui. Comment définiriez-vous vos rencontres avec le public ? 

C'est une invitation au voyage. Une occasion de rêver ensemble, et de se nourrir de ce que les contes ont à nous dire. Dans certaines cultures, les contes constituent à eux seuls l'essentiel du savoir commun. Une sorte d'encyclopédie. Naïves et légères en apparence, ces histoires sont des trésors d'humanité. Mon rôle n'est pas de les diffuser. Raconter ces contes, c'est les remettre chaque fois au monde, recommencer le voyage avec ceux qui écoutent, et en leur compagnie. C'est une expérience collective chaque fois unique et mystérieuse. 



Extrait du dossier "La symbolique dans le conte merveilleux" : 

- Un monde merveilleux 
« Il était une fois... » 
Cette formule magique introduit toutes les aventures inimaginables possibles. Elle libère les portes de la perception et fait entrer le spectateur dans l’action. Comment définir ce monde merveilleux du conte ? Y apparaissent des animaux qui parlent, d’autres fantastiques, et des personnages hors du commun (fées, gnomes, nains, ogres, sorciers, etc.). Une forêt magique ou l’arbre de vie font partie du décor. Des êtres surprenant confectionnent des objets magiques ou précieux, des talismans pour en faire don au héros.
Bref, dans le conte, peut survenir toutes les situations, tous les êtres (dieux, fées, nymphes, gnomes, nains, fantômes, enchanteurs, humains, animaux ordinaires ou hors du commun, arbres animés, rochers vivants, etc.), tous les objets étranges et qui n’existent pas dans la vie ordinaire (lampe habitée, tapis volant, lorgnette magique, etc.). Tout cela s’inscrit dans un schéma de lutte des forces obscures et lumineuses. Il n’est donc pas surprenant que des êtres fantastiques, dotés de dons précieux (invisibilité, vol magique, métamorphose, ubiquité, force surhumaine) se mêlent à l’action et viennent jeter leur grain de sel ou leur poudre de Perlimpinpin dans cette mêlée inextricable, qui a valeur d’archétype.

Retrouvez ces articles sur: http://www.liber-mirabilis.com/PBSCCatalog.asp

lundi 6 septembre 2010

La soupe aux contes...



Développement personnel par la pratique artistique (le conte) Par: Isabelle Pozzi (I.2)

2. La parole qui transmet
Le conte est une forme de récit à dessein. Loin d’exister uniquement pour distraire et faire rêver nos chères têtes blondes, il est une sorte de messager des temps anciens. Je vous parle d’un temps où internet n’était pas même une idée, où le courrier postal était véhiculé à dos de cheval ou d’âne selon les endroits et où les nouvelles n’allaient pas, loin s’en fallait, à la vitesse de l’éclair. Je vous parle d’un temps où les journaux n’étaient pas accessibles à tous, où la population des classes moyennes et modestes de la société était en majorité illettrée, où les campagnes étaient souvent isolées. Les messagers de bonnes et de mauvaises nouvelles, les colporteurs d’histoires vraies ou arrangées étaient marchands, médecins itinérants, curés voyageurs, compagnons du tour de France, saisonniers, migrants et tous un peu conteurs. Ils promenaient de villages en villes les nouvelles des uns et des autres, les événements importants de la vie sociale. Ils tissaient le lien nécessaire à l’homme pour avoir le sentiment de faire partie d’une Humanité. Le conte tenait alors pleinement son rôle social de transmission des informations et des savoirs.
Aujourd’hui, il reste un pont entre hier et demain, une main tendue entre les générations, un témoignage vibrant de la vie de nos anciens, de leurs connaissances, de leurs rites, us et coutumes. Il nous ramène à nos racines, notre base, nos sources et nous aide à appliquer ce proverbe de sagesse indienne: si tu ne sais plus où tu vas, retourne-toi et regarde d’où tu viens.
Cependant, il est aussi le récit de notre réalité actuelle et contemporaine puisque comme le dit Catherine Zarcate, les contes n’ont pas besoin de se passer il y a très longtemps dans un pays lointain pour exister. «Il n’y a pas de lieu indigne pour le conte» dit-elle, et son conte phare, Les Fils du Vent débute de nos jours, au «Codec» le plus proche du camping. Un «Codec» bien ancré dans notre réalité, dans lequel on peut se projeter, suivre notre personnage, le mettre en scène dans un environnement qui nous est tout à fait familier.


mercredi 1 septembre 2010

1er "Repaire des Contes Gourmands" à Nice

Retrouvez nous tous les mercredis du mois de Septembre au
 "Repaire Gourmand" 
4 rue Bavastro 06300 Nice...